DJ Arafat : le parcours extraordinaire d’un grand artiste devenu une légende

DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, fils de Houon Pierre et de Tina Glamour (Tina Spencer), est né le 26 janvier 1986 à Yopougon et mort d’un accident de la route le 12 août 2019 à Abidjan. Un an après sa mort, voici ce qui reste du Daïshi :

Arafat était un chanteur, compositeur, parolier, danseur-chorégraphe, producteur et arrangeur musical ivoirien. Il a été longtemps considéré comme le prince du coupé décalé et jusqu’à l’heure actuelle, aucune personne n’est encore en voie pour une quelconque “succession

Dans les débuts du mouvement de coupé-décalé, DJ Arafat, qui travaillait dans l’un des plus grands maquis d’Abidjan, appelé le Shangaï, est repéré par le jeune producteur Roland Le Binguiste qui l’emmène en studio. C’est ainsi le futur “Président de la Chine” sort une œuvre discographique qui le révèle au grand public grâce au morceau Hommage à Jonathan en 2003 dont une partie du clip a été réalisé au Parc des Sports de Treichville avec la présence de Douk Saga et Mulukuku DJ. Très jeune, Houon avait beaucoup d’amis libanais à Abidjan, qui le surnommaient sans cesse Yasser Arafat, l’ancien dirigeant du Fatah et de l’Organisation de libération de la Palestine. Car en effet, on lui attribuait le tempérament du dirigeant du Fatah. Il a décidé de faire de ce surnom son nom de scène.
DJ Arafat est l’un des pionniers du coupé-décalé, qu’il contribue à populariser d’abord en France puis à travers le monde.
Sollicité en France grâce à cet album, le promoteur de spectacles et directeur de KD Productions, Désiré Kouadio, organise une tournée pour DJ Arafat. Il s’envole pour deux mois à Paris puis revient en Côte d’Ivoire. Ce séjour a laissé de beaux souvenirs au DJ, et il y voit une belle opportunité économique

C’est ainsi qu’en 2005, pour son second voyage en France organisé par Désiré Kouadio, il décide de s’installer dans la capitale française malgré l’expiration de son visa. Étranger en situation irrégulière en France pendant plus de cinq ans, il officie en tant que disc-jockey dans un club africain. Il est finalement arrêté par la police et passe un mois en centre de rétention administrative pour être ensuite rapatrié en Côte d’Ivoire.
Entre temps, il avait sorti un 2e album intitulé Femmes en 2005 puis un album en collaboration avec Meiway en 2006 et un single intitulé Abidjan-Paris, en duo avec Christy-B, en 2007

Carrière
De retour sur la Lagune Ébrié, après deux ans et demi d’absence sur les scènes ivoiriennes, il signe son retour en duo avec Debordo Leekunfa. Le « chouchou » du coupé-décalé, en 2008, depuis en duo avec Debordo Leekunfa, sort un nouvel opus qui promeut une nouvelle danse appelée le Kpangor. Le concept et les singles qui s’ensuivent deviennent des succès sur le continent africain, du Gabon au Burkina Faso en passant par le Cameroun. Des tubes naissent dans un bref laps de temps: « Kpangor », « Confirmation Kpangor », « Lebede 2 », « 25 25 Arachide », « Bouddha ». Ces tubes s’imposent très vite et arrivent en tête des classements ouest-africains. Entre-temps, il sort des freestyles ou encore des attalakus qui rencontrent un tel succès qu’après leurs sorties, toutes les dix minutes en moyenne, un média musical ou un maquis les diffusaient, il s’agit de « Spot 2009 » (août 2009), « le spécial Stéphane Sessègnon et Marie-Claude Sessegnon » (été 2009 en duo avec Debordo Leekunfa), « Interdit aux moins de 30 ans » (septembre 2009), « Retour en clash » (octobre 2009) et « Cadeau de fin d’année » (décembre 2009). Pour ses prestations scéniques il engage trois célèbres et talentueux danseurs dénommés Magicien, Ordinateur et Bébé sans os

En 2008, il participe au single à succès African tonik avec Mokobé, Mohamed Lamine et Mory Kanté, la chanson promo devient Tube de l’été en France. La même année pour soutenir le single, il met sur le marché « Cadeau du siècle » un mélange de RnB contemporain et de coupé-décalé.
Fan de Yorobo, le footballeur Samuel Eto’o lui offre une montre de 80 000 € et une voiture de marque BMW en juillet 2009.

Le roi du coupé-décalé

Depuis la sortie de son premier hit en hommage à DJ Jonathan, Arafat DJ est, sans conteste devenu le chanteur le plus populaire du pays. Chacun des singles sortis depuis a rencontré un grand succès. Le Yorobo prouve encore une fois que sa source d’inspiration est intarissable. Le single Gladiator est mis sur le marché le 16 décembre 2009, et l’album le 19 juin 2010 incluant les morceaux Zoropoto I et II.
Le 13 août 2010, il devient le 1er DJ artiste du coupé-décalé à faire un concert en solo dans la plus grande salle de Côte d’Ivoire qui est le Palais de la Culture d’Abidjan.
Depuis 2011, il remplit le Palais de la Culture d’Abidjan chaque 26 décembre.
Inspiré par Lil Wayne, embrassant depuis janvier 2010 le hip-hop et surnommé à cet effet « Sao Tao le dictateur », il conceptualise le « Nouchi R&B » dans son single en duo avec Yvan Trésor.
On observe tout au long de sa jeune carrière, un changement de style vocal et musical. Il est passé du coupé-décalé classique des premières heures de ce mouvement musical à un coupé-décalé plus sophistiqué aujourd’hui. Sa voix est devenue plus rock, les instrumentaux plus travaillés et plus électroniques, mélangeant des sonorités nouvelles, avec une place importante donnée à la batterie. On parle aujourd’hui d’une sorte d’« African Rock » et d’« African Electro ». Le morceau « Rage 202 » par exemple, est un mélange de sonorités heavy metal et coupé-décalé.
Il est considéré à l’extérieur de son pays natal comme l’ambassadeur du coupé-décalé, suivi par Serge Beynaud, qu’il considère comme un rival

En 2012, il reçoit deux prix: celui du meilleur artiste africain de l’année et celui du meilleur artiste masculin de l’Afrique de l’Ouest au Kora Awards. Un sacre qui le positionne comme un ambassadeur de la musique africaine dans le monde. Fort de son assise sur le continent, il est souvent sollicité pour des collaborations : de Davido (Nigeria) à Toofan (Togo) en passant par J-Martins (Nigeria) sans oublier Fally Ipupa (RD Congo). En 2012, il s’impose sur le marché français, avec « Oulala ». Un morceau en collaboration avec Mokobé, tubes de l’été de la même année.
DJ Arafat a signé chez Universal Music Group. DJ Arafat fait donc son entrée dans une grande écurie de l’industrie musicale qui l’alignera prochainement dans son registre des artistes African Pop

La fin d’année 2014 voit la suprématie de l’artiste être de plus en plus contestée par ses propres fans. Le succès grandissant de son rival Serge Beynaud avec son morceau Okeninkpin le place pour la première fois depuis cinq ans second des hits urbains ivoiriens sur la fin d’année 2014. Les auditeurs de la musique ivoirienne commencent, pour une bonne part, à remettre son « titre » de numéro 1 du mouvement coupé-décalé en cause. Il s’avère que le succès d’Okeninkpin en un court laps de temps (sortie octobre 2014, un million de vues du clip vidéo sur YouTube en décembre 2014) contraste avec la timide entrée sur le marché des deux opus de DJ Arafat sur la même période (Trapaty Lomber et 2 Matin 3 le soirs). Sans omettre les nombreux dérapages de l’artiste DJ Arafat sur la même période.
En 2015, il remporte le titre d’artiste africain le plus influent à l’international par Forbes Afrique et TRACE Africa

Son style, rock et très rythmique, qui lui avait permis d’innover à l’époque, fait de moins en moins d’émules contrairement au style plus posé et mélodique de son rival Serge Beynaud. Une nouvelle rivalité fait rage entre Arafat DJ et le leader du coupé décalé spot [DJ leo] alias le dangoro qui opte pour une musique rythmique cadencée de mélodie dans laquelle il utilise des noms de personnalités en qualité d’hommage et de remerciement, ils rallient à sa cause 70% de la jeunesse mode coupé-décalé

Arafat fut auteur de plusieurs titre à succès notamment : Moto Moto , Kong, Tapis vélo, c’est moi etc

Il s’en va en laissant tout un peuple sans voix : la Chine. Il laisse sa dernière fille Rafna née de son union avec sa femme Carmen Sama elle-même complètement dévastée mais essaie de se relever, son fils Maël, sa maman Tina et ses collaborateurs.

Source: First Magazine

Meamla

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