« La plupart des pays africains ont ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant de 1990, qui établit notamment les règles et conditions d’incarcération des jeunes de moins de 18 ans. ».
Dans le monde entier et en Afrique en particulier, des enfants se morfondent derrière les barreaux, parfois pendant des périodes prolongées. Ils sont exposés dans bien des cas à des brutalités et des conditions inhumaines d’hygiène et de vie.
Le manque de données fiables et la pléthore d’institutions concernées font que le nombre total d’enfants privés de liberté dans le monde n’est pas connu avec précision. Pour sa part, l’UNICEF estime qu’au moins un million d’enfants dans le monde sont dans des geôles. Victimes d’abus et privés d’éducation, beaucoup d’entre eux sont détenus dans des conditions déplorables et dégradantes, coupés de toute activité constructive et du monde extérieur. Inculpée pour des délits allant de simples contraventions à des infractions mineures, la plupart de ces enfants est condamnée à des peines disproportionnées, au grand mépris du droit international en vertu duquel « la détention ou l’emprisonnement d’un enfant doit être en conformité avec la loi, n’être qu’une mesure de dernier ressort, et être d’une durée aussi brève que possible ».
Des délits tels que l’absentéisme, les fugues, les rapports sexuels consensuels, les avortements et des tentatives d’avortement entre autres, ne devraient pas faire l’objet d’emprisonnement. Dire qu’accusés pour ces délits mineurs, les plus chanceux seront jugés comme des adultes et partageront les mêmes cellules que ces derniers. Les plus malchanceux par contre moisiront dans des prisons sans jouir de leur droit à répondre de leurs actes devant une juridiction compétente.
Après une visite menée le 23 octobre 2018 dans plus de neuf établissements pénitentiaires de Madagascar où sont incarcérés des enfants en attente de jugement,Amnesty International a constaté que les conditions de détention y étaient effroyables. Sombres et sales, les cellules pour la plupart étaient extrêmement surpeuplées, ce qui mettait sérieusement en péril le bien-être physique et mental des détenus.